Un sport de haute volée.
Avec l'été qui approche, les activités de plein air se préparent. Et les jeunes Taïwanais ne seront pas en reste. Au programme, pour ceux qui aiment l'altitude et le vent: le deltaplane et le ballon.
C'est sans doute Le Tour du monde en 80 jours qui a redonné un élan nouveau à la vieille invention des frères Montgolfier ou de Charles, qui n'a rêvé alors de s'élancer avec David Niven dans son immense ballon bleu ciel? Mais à Taïwan ce rêve d'enfant a pu devenir réalité depuis peu de temps.
M. Hsia Hsué-tchang, un adepte de ce nouveau sport, décrit son engin.
D’abord, évidemment, un tel ballon comprend trois parties principales: l'enveloppe, le système de réchauffement d'air et la nacelle. Les enveloppes les plus économiques sont en plastique. Au sommet de l’enveloppe, se trouve une soupape commandée par une corde qui descend jusqu'à la nacelle. Cette soupape contrôle l'échappement de l'air chaud qui détermine la descente du ballon.
«N'utiliser que les forces naturelles.»
Près du sommet du ballon, un volet de sûreté qu'on ouvre à l'atterrissage permet de dégonfler instantanément le ballon. A l'extrémité inférieure, une manche conduit l'air chaud dans le ballon. La nacelle, faite généralement d'osier à cause de sa légéreté et de sa résistance, est attachée à l'enveloppe par un jeu de suspentes. Le système de chauffrage, un brûleur à gaz ou à mazout, est attaché à la nacelle. L'air chauffé, plus léger que l'air extérieur, provoque l'ascension du ballon.
"Un, deux, trois ... ", en quelques secondes la boule, haute comme trois étages s'élance dans l'air sous nos yeux, comme une sorcière avec son balai.
Mais Hsia Hsué-tchang insiste sur le fait que c'est un bon esprit d’équipe qui fait le succès d’un "voyage en ballon". Et gare aux négligents.
Le deltaplane a vite conquis ces dernières années beaucoup de jeunes sportifs. On les voit s’élancer du sommet d'une colline ou d'une falaise avec leurs fragiles planeurs, puis glisser doucement jusqu’au sol.
La direction et la vitesse du vent sont essentiels pour le vol plané et un bon courant régulier est la clé de la sécurité. Une excellente condition physique, une technique éprouvée, une bonne appréciation des variations atmosphériques et du relief de la topographie sont les conditions requises pour qui veut défier la pesanteur.
La pure liberté dans un monde silencieux.
Le vol libre en pleine nature est sans doute l'expérience la plus excitante et la plus dangereuse dans le domaine, réservée à ceux qui sont sûrs de leurs talents. Ce genre de vol peut durer cinq ou six heures, atteindre une altitude de 3 000 à 4 000 mètres et couvrir une distance de plus de cent à deux cents kilomètres. Seuls ceux qui ont fait leurs preuves par des conditions atmosphériques complexes et au-dessus de reliefs mouvementés peuvent se lancer dans ces es paces aventureux où l'on flirte avec la mort.
Reste enfin les planches à voile. Ces nouvelles hybrides, mi-surf, mi-voile, inventées par les Américains Jim Drake et Howi Schweitzer en Californie sont devenues très populaires de par le monde. Il existe une association internationale de planche à voile, et les Jeux Olympiques de Los Angeles l'ont inscrite à leur programme de compétition.
Actuellement on compte dix-sept clubs de voile à Taïwan et quelque cent trente planches à voile de fabrication locale.
Les endroits les plus fréquentés par les amateurs se trouvent surtout dans le nord de l’île: l'embouchure de , mais aussi Paishawan, Feitsui wan à Wanli et Fulung, chaque lieu ayant ses avantages et ses inconvénients.
«Pour l'homme des villes, retrouver une nature dont il s'est détaché.»
La vitesse du vent est bonne sur , et les vagues sont faibles. Mais les très grosses variations de la marée rendent l'endroit dangereux.
Le vaste plan d'eau et le vent régulier de Feitsuiwan attire d'innomblables amateurs les jours de vacantes. Mais la houle près du rivage rend son accès malaisé.
Pendant l'hiver, Fulung a de nombreux fidèles, bien qu'il soit assez éloigné de Taïpei.
Une planche à voile fabriquée à Taïwan coûte dans les 400 dollars américains. Mais on peut se dispenser d’en acheter en s’inscrivant à un club.
Il y a encore le frisbee qui ne requiert ni investissement ni déplacement. C'est un exercice familial pour les enfants autant que pour les adultes qu'on peut pratiquer dans les parcs ou sur les plages. Il ne faut pas le sous-estimer. Ce disque fait peu à peu comprendre à son lanceur les principes de l'aérodynamisme et de la résistance de l'air. Il faut savoir juger la vitesse et la direction du vent pour donner au disque la vitesse et l'inclinaison requises. Comme le pilote du planeur, le joueur de frisbee utilise les éléments naturels pour mouvoir son engin.
Les magasins de sport qui fleurissent l'un après l'autre dans les grands centres urbains de Taïwan attestent le besoin grandissant d'activité et de récréation. Le boom économique qui a élevé le niveau de vie a aussi provoqué de nouveaux problèmes, liés à l'augmentation des espaces bâtis. Aujourd'hui, l'habitant des villes cherche de plus en plus à profiter de ses temps libres pour maintenir son équilibre physique et se rapprocher d'une nature qu'il s'est pendant long temps efforcé de dépasser■
En plein sur la cible.